Sanctions dans l'Isère (suite) Communiqué du PAS 38

Situation de Jean-Yves Le Gall

Le PAS 38 informe les écoles que Mme l'Inspectrice d'Académie n'a pas annoncé de décision en CAPD à propos de Jean-Yves Le Gall, directeur refusant de renseigner Base Elèves, contrairement à ce qui a été souvent écrit dans la presse depuis mercredi. L'Inspectrice d'Académie a l'intention de lui retirer son emploi de direction à compter du 1er septembre 2009, s'il ne renseigne toujours pas Base Elèves, et souhaite s'entretenir avec lui, en présence des délégués du personnel, avant le 27 mars.
Mais il s'agit bien d'une promesse de sanction. Les conséquences financières, professionnelles et humaines d'un retrait d'emploi de direction constituent bien, contrairement à ce que prétend l'administration, une sanction.
L'unanimité des délégués du personnel des cinq syndicats représentés en CAPD (SNUIPP, SE, SGEN, FO et PAS) pour s'opposer à toute sanction prononcée contre des collègues résistant à Base Elèves est une excellente chose.

M Le Gall est tout sauf un directeur isolé. En Isère, une douzaine de ses collègues, soutenus par leurs équipes pédagogiques, par leurs parents d’élèves et par leurs élus, partagent le même souci de défendre les convictions républicaines contre les assauts répétés de la machine Base Elèves. 175 directeurs en France refusent de renseigner Base Elèves.

Pour soutenir notre collègue, vous pouvez toujours  signer la pétition, si vous ne l'avez pas déjà fait, et l'ajouter à toutes celles que nous avons déjà reçues.

Pour cela, vous trouverez cette pétition en deux formats à remplir et à retourner par courriel ou par courrier à l'un des syndicats appelant à cette pétition.

Le PAS 38, pour sa part, continuera de lutter de toutes ses forces contre le fichage des enfants. Les nombreuses irrégularités de Base Elèves, ses caractères fondamentalement évolutif, centralisé, partageable avec d'autres administrations, le lien avec la Base Nationale des Identifiants Elèves fichant pour 35 ans, la traçabilité des enfants (livret électronique à venir) et le codage binaire dont tout un chacun a pu découvrir sa splendeur avec les évaluations CM2, le fichage à venir des enseignants et des écoles, l'absence totale de prise en compte du principe de précaution, rien dans Base Elèves n'est anodin.

La Base-Elèves : Ce que l'administration ne nous dit pas

Mme l'Inspectrice d'Académie, dans son courrier adressé le 5 février aux écoles (voir ci-dessous), voudrait maintenant nous faire croire que l'intérêt de Base Elèves réside dans l'élaboration facilitée (très contestable) de listes d'élèves ou de certificats de scolarité, et dans les enquêtes administratives, simplifiant ainsi le travail des directeurs (très contestable également dans le bilan global du temps fourni).
Mais pour cela il n'y a absolument pas besoin de faire sortir des données nominatives des écoles, Madame l'Inspectrice d'Académie !

Dans le même courrier il est fait référence au rejet du référé en suspension par le Conseil d'état, "sans préjuger de la décision au fonds". Mais la suite des explications données par l'Inspectrice d'Académie donne l'impression contraire. Le PAS 38, qui soutient les recours en Conseil d'état contre Base Elèves, rappelle que si ce dernier n'a pas retenu un caractère d'urgence justifiant le gel total de la Base jusqu'au jugement de fond, rien ne permet de dire ce que sera ce jugement.
Il faut savoir aussi qu'un rapport contre Base Elèves a été déposé à l'ONU et que l'association DEI (Droit des Enfants International) a publié un communiqué soutenant les enseignants en résistance et demandant de revenir sur des réformes contraires à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Si la Ligue des Droits de l'Homme, le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des Avocats de France soutiennent notre cause et celle du Collectif National de Résistance à Base Elèves, est-ce à cause de certificats de scolarité ou d'enquêtes statistiques ?

Courrier de l'IA de l'Isère      http://collectif.ecoles.free.fr/file/IA38_BaseEleves.pdf